Pourquoi installer une nouvelle habitude de 10 minutes par jour?

En quoi installer une nouvelle habitude de 10 minutes par jour peut-il changer votre regard sur vous-même et infléchir le cours de votre vie ? L’histoire des 2 chiens-coach.

Comme tout coach, je suis passé plusieurs fois par des moments difficiles. Tous mes collègues le savent ; et c’est aussi grâce à ces épreuves répétées que nous sommes devenus les experts de nos propres problèmes.

Comment véritablement comprendre les difficultés des personnes qui se présentent devant nous si l’on n’a pas soi-même traversé des situations analogues et trouvé des solutions originales ?

Mais il y a aussi des épreuves apparemment anodines qui peuvent s’avérer porteuses de grands enseignements. Et j’ai envie d’aborder ici le coaching professionnel sous un angle pratique d’engagement du corps, en parlant d’une expérience personnelle qui m’a aidé à passer un cap.

Lorsqu’un individu a essayé toutes sortes de techniques pour atteindre un objectif dans ses domaines de vie, il est important qu’il se dise « je dois me faire aider » pour sortir du système fermé dans lequel il se débat. Sinon, plus de la même chose donne la même chose ou comme l’a dit Albert Einstein : « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ».

C’est à ce stade que la personne va potentiellement entrer dans le monde des métiers dits de l’accompagnement. J’y vois 3 grandes catégories, la catégorie médicale, la psychologique à visée thérapeutique qui va du psychologue au psychanalyste des profondeurs, et puis le coaching (et ses centaines de techniques) véritable tremplin pour atteindre ses objectifs (à titre d’exemple).

Dans le coaching, la notion de délai de transformation relativement court est importante et se compte en heures d’accompagnement (réparties sur quelques semaines à quelques mois par un professionnel outillé).

Mais l’essentiel du travail se fait entre les séances. Il faut que la personne s’aide elle-même avec le soutien du tiers extérieur. Comment alors trouver l’énergie pour se soutenir dans cet effort considérable ?

Un des rôles importants du coach est d’assister la personne à mettre en route de nouvelles habitudes quotidiennes. J’insiste sur l’importance du quotidien. Et c’est sous cet angle que ce petit article aborde le coaching suivant une métaphore sportive vécue et – je l’espère – inspirante

Il y a 11 ans, un mouvement de fond a déclenché toute une cascade d’effets positifs pour activer des ressources dormantes en moi qui m’ont fait prendre conscience de ce que je pouvais apporter comme coach.

Mais le catalyseur de ce mouvement général a en fait a été l’arrivée de de 2 chiens dans ma vie.

N’ayant eu jamais eu de chien et encore moins deux, je me suis trouvé fort dépourvu, une fois que le moment d’égarement émotionnel de la prise de décision d’en adopter 2 fut venu… (et à vrai dire ce sont plutôt eux qui m’ont adopté !)

Depuis toujours, je rêvais d’une pratique régulière de sport, ou tout simplement d’exercice physique pour entretenir la santé et le tonus musculaire. Mon idéal étant de faire cette activité tous les jours. Néanmoins, j’imaginais un programme largement trop ambitieux en salle de sport dont je sortais épuisé les rares fois où je parvenais à y aller. C’était du « beaucoup /rarement » alors qu’il me fallait du « un peu / régulièrement ».

Mes deux chiens sont inhabituellement ultra toniques, car le résultat d’une hybridation (découverte plus tard…) entre une race suédoise (au nom exotique de « Spitz des Wisigoths ») et un Border Collie.  Un cocktail détonnant de chiens primitifs et talonneurs pouvant tracter des traineaux, aimant chasser et garder les troupeaux de rennes avec le caractère hyper actif du border…

Le défi consistait à leur offrir en environnement urbain un défoulement suffisant. À défaut de leur procurer des forêts enneigées, j’ai décidé de courir avec eux.

Vu mon état de l’époque – au sortir d’une période de harcèlement professionnel traumatisante et de quasi-burnout – courir tous les jours me semblait un effort surhumain.

Pourtant, j’ai décidé de le faire par devoir et amour pour ces petits êtres qui avaient une confiance totale en moi et dépendaient de moi.

Alors, dans la bonne application des principes d’apprentissage rapide de n’importe quelle nouveauté (adapté de Josh Kaufman[1]) j’ai

  • 1-Fractionné la difficulté (pour rendre le défi acceptable)
  • 2-Appris à m’autoévaluer (doser l’effort notamment)
  • 3-Travaillé sur mes limites diverses et mes blocages (trop froid, trop mouillé, trop dur, trop nuit…trop essoufflant …) en gardant mon équipement ultra à portée de main pour faciliter au maximum la mise en route.
  • 4-Visé à pratiquer au moins 20 minutes par jour pendant 21 jours consécutifs (c’est le chiffre consacré pour implanter une nouvelle habitude dixit le savoir commun et de nombreuses études).

Au début je me suis dit : « Bernard, pas d’histoires …tu peux trouver 10 minutes par jour pour sortir et faire un tout petit tour » …sachant que l’objectif était d’atteindre les 20 minutes un jour (mais j’ai un peu rusé !). Cela me semblait un empire au début. Mais j’ai réussi à amorcer le système et mes chiens avaient l’air tellement contents, que je sentais que je faisais déjà le mieux que je pouvais faire pour eux.

Cela a commencé par mes 10 min, puis certains jours un peu plus, mais le contrat avec moi-même a été de ne jamais sortir en dessous de 10 min et de bien le faire ABSOLUMENT tous les jours, qu’il pleuve ou qu’il neige, que je sois fatigué ou pas.

Au bout de quelques semaines j’ai pu vaincre la résistance et j’ai commencé à « y croire ». En bénéfice secondaire, ma santé s’est considérablement améliorée pendant ce temps de lancement et tout mon être « ravi » par cette opportunité nouvelle a totalement joué le jeu.

Ces simples 10 minutes d’une nouvelle habitude, gagnées chaque jour sur mon marasme m’ont permis de regagner peu à peu une précieuse confiance en moi. Avec finalement pour seule exigence, le déploiement d’un savoir-faire réduit et un coût accessible,

Cette expérience apparemment mineure au regard de toute une vie m’est apparue, avec le recul, comme un lumineux coaching dispensé par mes chiens à qui je dois une fière chandelle et que je ne remercierai jamais assez.

Depuis, je cours tous les jours (tant que mes articulations supportent !), il m’arrive d’être empêché, mais je rattrape aussitôt sans trop d’effort car j’ai goûté à cette habitude et l’ai ancrée. Je n’ai besoin de personne. Je suis en pleine possession de mes moyens et ce temps d’exercice m’offre un merveilleux moment de réflexion et de libération de ma créativité…ou de rêverie.

Pour vous, peut-être que cette expérience vous servira d’inspiration. Peut-être trouverez-vous aussi 10, puis 20 puis 40 minutes pour déployer et installer un savoir-faire personnel ressourçant pour vous, et qui vous permettra de mettre en place une dynamique d’auto-coaching que vous pourrez transposer ou exporter à d’autres domaines !

L’important est de vous dire que vous vous aimez autant que j’aime mes chiens et que vous valez la peine de vous récompenser en investissant d’abord mais pour un bénéfice attendu qui dépassera vos espérances.

Un petit changement peut avoir de grands effets. Il faut y croire.

Fanny et Freddie, mes bergers ont été, aux côté de mes formateurs et enseignants, mes précieux maîtres sur mon parcours d’apprentissage. Des auxiliaires efficaces et bienveillants à mes côtés, sur le long chemin de connaissance de soi et de la nature humaine sans fin qui attend tout coach désireux d’offrir le meilleur de lui-même à ses clients…

La prochaine fois je vous conterai comment une pieuvre a coaché un homme pour lui apprendre l’attention à sa famille et à son fils…

 

[1] The first 20 hours — how to learn anything | Josh Kaufman |TEDxCSU https://youtu.be/5MgBikgcWnY